Conférence Repas des tuteurs

19 février 2018

Conférence/Repas   des tuteurs

 le 19 Février 2018

Traditionnelle, notre conférence/repas des tuteurs s’est tenue à la Maison IV de chiffre.

Près d’une trentaine de Tuteurs/Tutrices ont répondu à notre invitation.

Notre présence dans les différentes bibliothèques d’Avignon est importante :

Il nous a paru intéressant de réfléchir au rapport entre le livre et l’enfant. C’est à Patrice Rauch , longtemps membre de notre conseil d’administration, animateur fondateur de l’association « Arts Métis » que nous avons demandé d’animer notre conférence annuelle sur le sujet qu’il a lui-même défini : “ La place de la littérature jeunesse et les outils d’appropriation des albums”.

Arrivé avec 4 valises pleines de livres et d’albums magnifiques, (certains prêtés par la bibliothèque Ceccano) que nous avons pu consulter, et des connaissances détaillées et riches sur le sujet, Patrice nous a tenus en haleine plus d’une heure durant ; il serait présomptueux d’en résumer le contenu…

Donnons quelques lignes de ses portes d’entrée :

« Si j’étais ministre de la culture » album magnifique et humoristique de Carole Fréchette, qui imagine un monde sans la culture… que resterait il de la vie… ?

Véritable expérience de pensée, la littérature jeunesse permet aux enfants  de mieux comprendre le monde et l’existence. Les enfants ont des angoisses existentielles et sont capables d’interpréter inconsciemment le message latent d’un récit pour mieux donner sens au monde et à l’existence.

L’enfance est l’âge d’or de la croyance en l’imaginaire et celui-ci fonctionne comme une transition nécessaire pour intégrer, peu à peu, les questions qui le traversent et  les sentiments qui l’agitent.

La littérature jeunesse depuis le 19 ième siècle jusqu’à aujourd’hui s’est considérablement développée et diversifiée et nous offre aujourd’hui  de multiples formes, dans le contenu, les illustrations, le graphisme… chaque livre étant une petite œuvre d’art adaptée à l âge et aux besoins des enfants.

Ne pouvant couvrir toute l’immensité des publications, Patrice a choisi de nous illustrer des extrêmes, de l’album très difficile, qui ouvre la porte sur des sujets très durs comme la torture (« Les pinces charmantes »), le harcèlement (« Jules ») le racisme (« Okilélé ») la mort »(Salambé du grand fleuve »), le deuil(« L’arbre sans fin »). Nos jeunes peuvent y avoir été confrontés, et l’album peut aider à s’en approcher, pour évoquer l’événement douloureux avec précaution.

L’enfant va s’identifier au héros ; il est possible d’interroger ses réactions ; certains albums mettent en scène des animaux, sur lesquels l’enfant peut projeter ses émotions.

L’autre extrême couvre la littérature plus facile d’accès, qui aide les enfants dans leur développement physique, psychologique, émotionnel, et qui excite la curiosité, le plaisir, le désir de connaissances, depuis le premier âge… jusqu’à 77 ans, comme notre célèbre « Tintin » !

Les répertorier est plus  facile : il y a les livres à regarder en touchant (support de matière différentes) les livres à écouter avec bande son, les livres qui permettent d’imaginer, de questionner, les livres dont ils sont le héros.

Il y a aussi les imagiers, les abécédaires, les livres qui introduisent à l’art, les pop’up que l’on peut reproduire, les livres jeux , les livres puzzles, les albums sans textes, les livres à compter… et enfin tous les contes traditionnels.

Chaque enfant a une approche très personnelle du livre, qu’elle soit précoce ou plus tardive, la présence de l’adulte, patient et attentif, pour partager cette expérience est importante.

Des règles doivent être connues : on lit l’histoire  ou bien on la raconte.

Le ton de la lecture doit être vivant, la diction bien articulée, le récit rythmé, voire theâtralisé.

Pour les enfants  qui savent lire, on peut constater l’excitation liée à l’apprentissage et le désir de connaître rapidement l’histoire, en vérifier la compréhension.

L’échange qui a suivi cette réflexion nourrie sur le livre et l’enfant, aurait pu encore être poursuivi longtemps, mais toute bonne chose ayant une fin pour désirer y revenir… (comme les tous petits qui vous font répéter mille fois le même récit), notre soirée s’est achevée sur le buffet bio de Jean, (Retour aux sources ) nourriture terrestre appréciée !

Jeannine Maisonneuve